J’ai souffert d’être femme : le poids des mémoires transgénérationnelles
Dans mes lignées, être une femme n’est pas chose aisée. Entre la difficulté à trouver sa place, la colère vis-à-vis de l’homme, la vision erronée du couple et la souffrance de ces mères qui ont perdu des enfants… il y a de quoi faire !
Pendant longtemps, j’ai pensé qu’être un garçon aurait été plus facile. J’ai d’ailleurs eu une période un peu « garçon manqué » pendant mes années collège. Pas physiquement mais dans mon attitude rebelle, bagarreuse et dans ma façon de m’exprimer (Mon Dieu, quand j’y repense !).
J’ai souffert d’être femme.
Dans mon corps lorsque les hommes l’ont malmené et que je n’ai pas su le protéger.
Dans ma tête lorsque j’ai pensé que j’étais moins légitime, plus faible, pas à ma place.
Dans mon cœur lorsque j’ai accepté d’être rabaissée, puis lorsque j’ai été trahie jusqu’à développer moi aussi une grande rancœur vis-à-vis de l’homme.
Et dans mon corps à nouveau, à travers une maladie chronique au nom presque poétique, l’endométriose, que seules les personnes munies d’un utérus peuvent vivre dans leur chair.
Alors j’ai cherché à comprendre d’où venait cette souffrance.
Pourquoi j’avais ouvert la porte dans ma vie à des hommes violents, des relations toxiques, des amours impossibles.
Pourquoi je ressentais – au-delà de ce que j’avais vécu – le besoin profond de faire « payer » à l’homme ses erreurs passées, de le considérer comme peu fiable, indigne de ma confiance, jamais à la hauteur.
Pourquoi même lorsque j’attirais dans ma vie des hommes respectueux, tendres et aimants j’étais dans l’auto-destruction du couple, comme si planait au dessus de ma tête l’injonction ferme « tu ne dois/peux pas vivre une relation épanouissante ! ».
Cette souffrance est une mémoire transgénérationnelle qui peut être libérée
Lorsque j’ai compris que cette croyance ne m’appartenait pas, qu’elle était le fruit des souffrances des femmes de mes lignées, j’ai entrepris d’aller déblayer, nettoyer, couper ces liens et ces mémoires qui n’étaient pas les miennes. Rendre à chacune ce qui lui appartenait, dans le respect et la bienveillance m’a soulagée d’un poids.
Aujourd’hui, je vis et ressens encore quelques « remontées » de mon inconscient, je m’efforce de les accueillir, de les observer et de les laisser passer. Du chemin reste à faire mais ma relation à l’Homme est plus aisée de manière générale. J’apprends à leur pardonner leurs erreurs, leurs écarts, leurs fragilités. Je me pardonne aussi d’avoir attiré ces situations si douloureuses dans ma vie.
Et je prends un immense plaisir à les accompagner – de plus en plus nombreux – en séance, comme une forme de réparation me permettant de mieux cerner leurs schémas intérieurs d’hommes.
Le rituel « Redonner la place à son féminin sacré » qui m’a été transmis en canalisation a été d’une grande richesse pour moi et a contribué à ce cheminement vers le pardon et l’apaisement.
Désormais, j’ai conscience de la beauté d’être FEMME, de la multitude de ressources que cela me permet d’expérimenter dans mon corps et mon esprit. Je me sens davantage reliée aux femmes de mes lignées, ma mère, ma sœur, mes grands-mères et je suis fière d’être la descendante de cet héritage.
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